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IV. Claude Tibérius.

Claude Tiberius, fils de Drusus, frère de l’empereur Tibère, oncle de Caligula, régna quatorze ans. Après que le sénat eut décrété qu’il fallait bannir à jamais la famille des Césars, Claude, qui se tenait caché dans un coin obscur du palais, y fut découvert par les troupes prétoriennes, et, comme sa stupidité le faisait paraître plein de douceur à ceux qui ne le devinaient pas, les soldats l’élevèrent à l’empire. Glouton, ivrogne, esclave des passions les plus abjectes, imbécile et presque hébété, lâche et poltron, il fut soumis au joug des affranchis et de sa femme. À cette époque, Scribonien Camille, créé empereur en Dalmatie, périt aussitôt, Le pays des Maures fut réduit en province romaine : on tailla en pièces la troupe des Musulamiens. On introduisit à Rome l’eau Claudia. Messaline, épouse de Claude, se livra d’abord à tous les genres d’adultère pêle-mêle, comme si elle eût usé d’un droit : cette conduite impudique fut un arrêt de mort pour une foule de Romains qui s’abstenaient par crainte. Enflammée ensuite d’une lubricité plus odieuse, elle prostituait avec elle, comme de viles courtisanes, les femmes mariées et les jeunes filles les plus nobles. Les hommes étaient forcés d’assister à ce hideux spectacle; et si quelqu’un manifestait de l’horreur pour de telles turpitudes, on inventait une accusation, et l’on sévissait contre lui, contre toute sa famille : on eût dit réellement que, sous un empereur, l’impératrice aimait mieux épouser un homme quelconque que l’empereur lui-même. Ainsi les affranchis du prince, devenus possesseurs du pouvoir suprême, souillaient tout de débauches infâmes, d’exil, de meurtre et de proscriptions. Claude mit Félix, un de ses affranchis, à la tête des légions de la Judée. L’eunuque Possidius, après le triomphe sur la Grande-Bretagne, reçut en présent de son maître, au milieu des