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HOMMES ILLUSTRES.


XLII. Annibal, général carthaginois.


Annibal, fils d’Amilcar, n’avait encore que neuf ans, lorsque, au pied des autels, son père lui fit jurer une haine éternelle aux Romains. Dès lors, soldat et compagnon d’armes d’Amilcar, il ne quitta plus le camp paternel. Après la mort d’Amilcar, cherchant un prétexte de guerre, il attaque Sagonte, ville alliée des Romains, et la détruit après six mois de siége. Puis, s’ouvrant une route à travers les Alpes, il descend en Italie, où il défait P. Scipion près du Tésin, Sempronius Longus sur les bords de la Trébia, Flaminius à Trasimène, Paul Émile et Varron dans les plaines de Cannes. Il pouvait prendre Rome, mais il se détourna vers la Campanie, dont les délices l’énervèrent. Il vient ensuite camper à trois milles de Rome, mais des ouragans furieux l’obligent à la retraite. Déconcerté d’abord dans ses plans par Fabius Maximus, puis repoussé par Valérius Flaccus, mis en fuite par Gracchus et par Marcellus, rappelé en Afrique et vaincu par Scipion, il se réfugia près d’Antiochus, roi de Syrie, qu’il arma contre les Romains. Après la défaite de ce prince, il se retira chez Prusias, roi de Bithynie. Informé là qu’une ambassade romaine demandait, par l’organe de Titus Flamininus, qu’il lui fût livré, il prit, pour échapper à ses ennemis, un poison qu’il conservait sous le chaton de sa bague, et mourut de cette manière. Son corps fut déposé, près de Libyssa, dans un cercueil de pierre, sur lequel on lit encore aujourd’hui cette épitaphe : ici repose annbal.


XLIII. Q. Fabius Maximus.


Quinctus Fabius Maximus Cunctator, surnommé Verrucosus, à cause d’une verrue qu’il avait sur les lèvres, et Ovicula, pour la douceur de son caractère, triompha, comme consul, des Liguriens. Il brisa par ses len-