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quête par aucune armée venue de l’ouest, où Ahmed Shah continua de régner jusqu’à sa mort, occasionée en 1773 par un chancre au visage. Son fils et son successeur Timour occupa paisiblement le trône pendant vingt ans, et ne fit aucune tentative pour recouvrer Lahor et le Penjab : ce pays, avec la province de Sirhind et tout le territoire à l’est jusqu’à la Jumna, devint la possession des chefs et des associations qui avaient jusque-là vécu de brigandage et étaient, pour la plupart, de basse extraction et entièrement dépourvus de toute éducation et de toutes lumières.

Les serdars, ou chefs de la nation sikhe, s’étaient fait suivre dans leurs campagnes par leurs parens, leurs amis, des volontaires, et même des mercenaires, mais en petit nombre. La plupart d’entre eux se considéraient comme des associés intéressés au succès d’une même entreprise, et regardaient les terres nouvellement conquises comme une propriété commune dont chacun devait avoir sa part, selon l’aide qu’il avait apportée. Les associations s’appelaient misals, voulant dire par là qu’elles formaient une