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par le souvenir que la femme et le jeune fils de leur maître Gourou Govind y avaient été inhumainement mis à mort par Vizir Khan, officier d’Aureng-Zeb. Pas une maison ne resta debout ; et c’est encore une action méritoire aux yeux d’un Sikh d’emporter trois briques des ruines de Sirhind pour les jeter dans le Satledj ou la Jumna.

Cette entreprise audacieuse rappela Ahmed Shah à Lahor ; il y revint en janvier 1764 : c’était la septième fois qu’il envahissait l’Hindoustan. À son arrivée les Sikhs se dispersèrent et cherchèrent un refuge dans les déserts, à l’ouest et au sud de Patiala et Nabah. Ala Singh, radja de la première de ces villes, avait obtenu la concession des ruines de Sirhind du chef Djoumla Bhaï Boudha Singh, à qui la ville avait été abandonnée du consentement unanime des chefs qui l’avaient prise. Le radja lui donna en échange quelques riches villages. Grace à l’influence du ministre Shah Wali Khan, Ala Singh obtint du shah la ratification du marché.

Tant de désordres sans cesse renouvelés exci-