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princesse se fit proclamer elle-même et envoya des agens à Delhi et dans le Caboul pour se faire reconnaître. Au visir de Delhi elle fit offrir sa fille en mariage, et celui-ci se rendit sur les bords du Satledj pour célébrer la cérémonie. Cette conduite assurait la position présente de la princesse, et bientôt elle manifesta son autorité par un acte de cruauté qui a terni sa réputation. Accusé d’avoir voulu s’emparer de la vice-royanté, Bhekari Khan, officier distingué du dernier vice-roi, fut arrêté par son ordre et amené dans l’intérieur du palais, où il mourut sous les coups de bâton. La part que prit la princesse à cet événement accrédita le bruit, alors très généralement répandu, que ce crime fut commis pour venger une de ces injures personnelles que les femmes ne pardonnent jamais.

Le vice-roi féminin n’était pas capable de déployer une grande activité contre les associations des Sikhs, qui se mélaient, à son grand déplaisir, des choses du gouvernement. Leur nombre et leur audace croissaient rapidement ; et les bandes de ces pillards barbus se mon-