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quer une action avant que les vivres fussent complètement épuisés, comme on devait s’y attendre si le blocus durait encore quelques jours. Le radja Kaonra Mal fut d’un avis opposé ; il fit observer que les troupes du vice-roi n’étaient composées que de nouvelles levées, qui ne pourraient tenir contre les vétérans éprouvés du shah. Il ajouta que tout le pays avait été fourragé et dévasté, et que le manque de provisions ne se faisait pas moins sentir dans le camp des Douranis que dans le leur ; que dans vingt jours au plus les chaleurs allaient commencer, et que les troupes du shah, habituées à d’autres climats, ne pourraient supporter le soleil et le vent dans la plaine et seraient forcées de se retirer, ou de venir, à leur grand désavantage, attaquer les fortifications du camp. On ne pouvait douter que l’avis du radja ne fût préferable et plus prudent ; mais le vice-roi était jeune, il avait l’impatience et l’impétuosité de son âge, il trouva l’opinion d’Adina beg plus conforme à ses désirs. En conséquence, le matin du 12 avril 1752 l’armée de Lahor sortit de ses lignes et prit position sur un plateau élevé,