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une remontrance sévère sur sa trahison, désirant, disait-il, lui épargner la honte de servir Ahmed, le yasoul (massier) de Nadir et le voir rester fidèle à l’honneur héréditaire de sa famille. L’orgueil du jeune homme fut touché, et bien qu’incertain sur les suites qu’on donnerait à la plainte de son frère aîné, il se prépara à repousser les Douranis qui s’avançaient déja et rompit toute correspondance avec Ahmed Shah. Sans s’effrayer de ce changement de Shah-Newaz Khan, l’Abdali passa l’Indus près du fort Attok, en 1747, en envoya son chapelain, Sabir Shah, devant lui à Lahor, espérant que ses négociations ou les intrigues pourraient ramener Shah Newaz Khan à ses premiers sentimens, et voulant, à tout événement, préparer une réception amicale à son armée. Mais Shah Newaz Khan, maintenant inébranlable dans sa fidélité à la cour de Delhi, prépara tous les moyens de défense que ses faibles ressources laissaient à sa disposition. Il donna un gage de son attachement à son souverain en faisant mettre à mort l’agent de l’Abdali. Ahmed Shah irrité de cette violation du droit des gens