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nion entre eux et motif d’excitation contre leurs oppresseurs, ils rétablirent dans leurs coutumes et leurs cérémonies le rituel des Sikhs. Ils proclamèrent la foi et les doctrines de Govind-Singh, le dernier gourou ou guide spirituel des Sikhs, et prirent le Pahul[1] de l’initiation,

  1. L’initiation en buvant le Pahul est un rit établi par Gourou Govind, et il est ainsi décrit par Khoushwakt Raï. Le candidat et l’initiateur lavent leurs pieds dans l’eau, jettent du sucre dans le liquide, l’agitent avec un couteau en chantant cinq quatrains. Voici le premier : « J’ai bien voyagé, j’ai vu bien des dévots, des iôghîs et des iôtis, hommes saints, livrés aux austérités, hommes ravis en contemplation de la divinité par leurs pratiques et leurs pieuses coutumes ; chaque contrée je l’ai traversée, mais je n’ai vu nulle part la vérité divine ; sans la grace de Dieu, ami, le sort de l’homme n’a pas le moindre prix. » Lesautres quatrains reproduisent les mêmes idées. Entre chaque couplet on chasse la respiration et on boit le breuvage fait du sucre et de l’eau sale qu’on n’a pas cessé d’agiter. On le boit en s’écriant ; « Wah ! wah ! Govind Sikh ! ap hi gourou tchela. » (Wah ! wah ! Govind Sikh ! il est son maître et son élève à lui-même.) Telle est la cérémonie qui consacre le néophyte. On raconte que quand Gourou Govind eut cinq disciples, il accomplit cette cérémonie avec eux. (Note de l’auteur.)