Page:Origine et progrès de la puissance des Sikhs dans le Penjab, et histoire du Maha-Radja Randjit Singh.djvu/349

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 327 —

damné dont la propriété est séquestrée et la famille incarcérée pour le contraindre à payer. Ces condamnations pécuniaires forment une branche du revenu du chef et sont une source féconde de richesses pour ses officiers, qui trop souvent ont recours aux plus cruels moyens pour arracher des aveux et extorquer de l’argent sous prétexte de délits réels ou imaginaires. Celui qui gagne son procès paie un shoukarana ou présent de reconnaissance, et celui qui est condamné acquitte un djarimana ou droit de pénalité. L’argent peut assurer la justice, mais le pauvre ne saurait rien obtenir. Celui-là a le plus de chance de succès qui a offert les présens les plus considérables, Dans un cas où le droit est clair et irrécusable, on traîne l’affaire en longueur pour faire augmenter les présens. Tous les officiers et les employés dans les districts et départemens suivent l’exemple du chef jusqu’à ce qu’enfin ils soient jetés dans un bora ou prison, et forcés d’abandonner une partie de leur butin. Lorsqu’ils ont satisfait la cupidité de leur supérieur, on les voit presque toujours reprendre leurs fonctions après avoir