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ques-unes de ses actions trahissant le caprice et l’instabilité de ses desseins, car on ne saurait quelquefois en indiquer ou en imaginer les motifs. Sa conduite dans toutes les circonstances de la vie prouve qu’il est intéressé, sensuel, débauché même à l’excès ; sans égard pour aucun lien d’affection, du sang ou de l’amitié dans la poursuite de ses vues ambitieuses ou de ses plaisirs. Démesurément avide, car c’est sans la moindre pitié et sans remords qu’il a ruiné et réduit à la misère des veuves, des orphelins, et des familles qui avaient des droits à sa considération et à son respect, qu’on s’étonne de ne lui avoir pas vu reconnaître, ne fût-ce que par politique. Dans sa jeunesse il se montra prodigue pour ses favoris et libéral dans presque toutes les occasions, mais avec l’âge est venue l’avarice, et le désir d’amasser a étouffé toutes ses autres passions, aussi tout le monde, même les officiers attachés à sa personne et ceux qui sont en faveur, ne l’approchent qu’avec la crainte d’être victimes de quelque exaction, loin d’espérer que sa générosité ajoutera quelque chose à leur fortune. Son tempérament était