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L’ENNEMI

Frères, si notre race est à ce point tombée Que les plus généreux aient la tête courbée Sous la main d’un bouffon, plaisamment couronné D’un chapeau d’Empereur, ornement suranné}

Si son règne au grand jour étale tant de vices Que pour ses partisans il n’a que ses complices Et que les lâches même abjurent par pudeur, Heureux d’être vaincus, le parti du vainqueur ;

Au seuil de l’exilé qui ne veut pas de maître, Si le soldat brutal insolemment pénètre, Et, repoussant du pied le berceau de l’enfant, Du siège de l’aïeul s’empare triomphant.

Si l’ouvrier, er*rant dans la place publique, Sur le monceau d’autrui jette un regard oblique, Quand la femme au logis, dont la couvée a faim, Pleure et se tord les bras en demandant du pain ;