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Le Duc de Fronsac y était ; on la précipite dans ce fauteuil infernal, et là, sans égard à ses larmes, à ses cris, à son effroi, il se livre à toutes les infâmies que peut lui suggérer sa coupable lubricité.

Le local de la petite Comtesse était disposé de façon que le bruit des plaintes, des sanglots, des hurlements même, ne pouvait se faire entendre au-dehors.

Ce ne fut qu’au bout de quelques jours, qu’au moyen des recherches de la police, l’indigne, l’exécrable mégère, complice des forfaits du scélérat Duc, fût obligée de relâcher sa proie.

Je frémis d’horreur à ce récit : « Comment, m’écriai-je, n’avoir point écartelé un scélérat coupable, de tant de forfaits ! »

« Non, — me dit mon conducteur, le feu Roi, instruit des faits, l’exila de sa Cour ; on commença une information, et l’argent fit le reste. Quand les clameurs publiques furent assoupies, il reparut à la Cour, il continua les fonctions de Gentilhomme de la chambre dont il a la survivance (du Maréchal-Duc de Richelieu, son père ;) et il les exerce aujourd’hui auprès du Monarque régnant. Et c’est de ce Prince austère, l’ami des mœurs, dont, sans qu’il le sache, la personne sacrée est encore souillée par les attouchements impurs de ce monstre de débauche et de corruption ! »

Après avoir examiné tout ce qu’il y avait de remarquable dans cette maison, il ne me restait plus rien à désirer pour satisfaire ma curiosité, que d’avoir communication de ce lubrique calendrier, où la petite Comtesse-Maqua, historienne de la police, rendait