Page:Oraison funèbre de très haute et puissante Dame, Madame Justine Pâris, 1884.djvu/39

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 27 —

riers des poëtes se lisaient encadrés, et contribuaient d’autant à enflammer le lecteur.

Au fond d’une alcove était un lit de repos de satin noir ; le ciel et les côtés étaient en glace, et répétaient non-seulement les objets de ce voluptueux boudoir, mais toutes les scènes même des acteurs, sur ce matelas de la débordée luxure.

En parcourant tant de choses, mes yeux se portèrent sur des petits faisceaux de genêt parfumé.

Je demandai ingénument à quoi cela servait. Mon conducteur me rit au nez et me dit : « Votre ignorance vous fait honneur ; je vous félicite de n’avoir pas besoin de ce secours ; mais comme cela pourrait arriver, il faut vous apprendre l’usage de ces verges, car ç’en sont de réelles, et elles sont destinées à une flagellation, même souvent violente.

« Il est des paillards malheureux qui se font de cette sorte agiter le sang à tour de bras par une ou deux expertes courtisannes.

« Ainsi en mouvement, le sang se porte dans les muscles, trop paresseux, organes du plaisir et ces libertins se trouvent alors une vigueur dont ils ne se seraient pas crus capables.

« Il en est d’autres qui ont recours à un moyen moins répugnant en apparence, mais plus funeste ; le voilà, »

En même temps, mon conducteur, homme qui avait l’expérience du local, tira d’une petite armoire une boîte, où étaient des pastilles en forme de dragées de toutes couleurs.

« Il suffit, continua-t-il, d’en manger une, et bientôt après, on se sent un nouvel homme. »