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Le 6 septembre 1742, M. Louis-Charles-Marie de la Bourdonnaye, chevalier, comte de Montluc, président au Parlement de Bretagne, et Mme  la présidente de Montluc, achetèrent la terre et seigneurie de Laillé.

M. de la Bourdonnaye mourut à Paris, le 15 juillet 1775. Son fils Charles-Sévère-Louis eut l’idée, au commencement de 1777, de construire le nouveau château de Laillé, et fit exécuter, au mois d’avril de ladite année, la démolition du château de la Guinemenière. Il habitait alors son château de Cicé, dans la commune de Bruz.

Les travaux de la nouvelle construction avancèrent rapidement, puisque le 14 décembre 1779, le sieur Jagu, sculpteur à Rennes, rue Saint-Melaine, s’engageait, par acte sous seing privé, à faire pour le compte de messire de la Bourdonnaye, marquis de Montluc, seigneur de Laillé, les deux frontons du château de Laillé, l’un sur la cour, l’autre sur le jardin, sous la direction de M. Binet, architecte, moyennant la somme de 750 livres.

Malgré cela, le château de Laillé n’était pas encore complètement achevé lorsqu’il fut saccagé et mutilé en 1793.

Ce splendide bâtiment — qui, au dire des bonnes gens, a autant de fenêtres que de jours dans l’an — est dans une situation merveilleuse. Du promenoir situé devant le château, la vue embrasse l’un des plus beaux panoramas du pays. On découvre toute la vallée de la Seiche, les bourgs de Saint-Erblon, Bruz, Chavagne, et au loin Rennes et son Thabor. Des avenues princières, des arbres gigantesques, des sous-bois ravissants allant jusqu’aux rochers escarpés de la Vilaine, complètent ce séjour enchanteur.

A l’extrémité nord de la forêt de Laillé, près des landes de Cahot, sur le bord d’un chemin, se trouve le menhir malheureusement renversé de la pierre qui chôme. Il a 4 mètres de longueur, 1m80 de largeur et 0m80 d’épaisseur.

Un sieur Radoux, fabricien de Laillé, avait sans doute, dans ses rêves ambitieux, supposé que cette roche devait cacher un trésor. Aussi une nuit, — il y a de cela cinquante ans environ — par un clair de lune, dirigea-t-il ses pas vers la lande, armé de pioches et de pelles pour jeter par terre la pierre des anciens.

La nuit toute entière se passa à creuser le sol et à renverser le géant. Le jour le surprit fouillant et cherchant sans rien découvrir. Il travaillait sans cesse, la sueur au front,