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PLACE DU PALAIS

membre de la commission militaire révolutionnaire fut enterré, selon son désir, au pied de l’arbre de la liberté, sur la place de l’Égalité, en présence de la garde nationale, des autorités constituées et du représentant du peuple Esnue La Vallée. Son éloge funèbre, prononcé par l’accusateur militaire fut salué des cris de « Vive la République ! Vive la Montagne ! »

C’était dans la rue Saint-François, aujourd’hui rue Hoche, qui longe le Palais de Justice dans sa partie Est, que s’élevait la tour Le Bât. Dernier débris des murs de Rennes, elle était en forme de poivrière et se trouvait en haut de la rue à l’endroit où un menuisier a établi ses ateliers. Il n’en reste aucune trace.

Elle a servi longtemps de prison et a renfermé pendant la terreur tous les malheureux qui ont été exécutés sur nos places.

Plus tard ce fut une prison de femmes et lorsque l’église Saint-Melaine devint cathédrale (de 1803 à 1844), le jour de la Fête-Dieu, quand la procession débouchait près de la Préfecture pour entrer dans la rue des Fossés, on apercevait derrière les grilles du haut de la tour Le Bât les prisonnières qui avaient attaché un drap blanc sur lequel étaient piquées des fleurs. L’évêque, sans arrêter la procession, levait la tête et donnait sa bénédiction aux détenues.

Aux coins de la rue des Fossés et de la rue de Fougères est le