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AU PAYS DE RENNES

Bain quand ils apprirent que la paix était faite. Ils continuèrent leur route cependant, mais entrèrent à Rennes sans armes.

Pendant les excès de la Révolution, Rennes se conduisit avec sagesse : elle envoya sa fougueuse jeunesse défendre les frontières et fournit des bataillons d’élite aux armées républicaines.

En 1793, lorsque la guillotine fut transférée de la place de l’Hôtel-de-Ville sur la place du Palais, les exécutions eurent lieu sans interruption. Les malheureux condamnés, les mains attachées derrière le dos, étaient amenés au pied de l’échafaud comme des moutons que l’on conduit à l’abattoir. Emigrés, suspects, prêtres, religieuses, réfractaires et chouans arrivaient à la suite les uns des autres. Leur nombre était considérable, puisque l’histoire nous apprend que 377 têtes tombèrent dans l’espace de vendémiaire an II à thermidor (chûte de Robespierre).

Par suite d’une contestation entre le citoyen chargé des sépultures et ses aides, les corps des suppliciés restèrent nus quatre jours entiers au pied de la guillotine (Reg. des délibérations du 25 ventôse an II).

Au mois de mars 1793 le tribunal criminel du département d’Ille-et-Villaine condamna à mort le citoyen Auguste-Etienne Baude de la Vieux-Ville, ci-devant marquis de Châteauneuf, convaincu de conspiration contre la liberté, de correspondance avec les émigrés