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PLACE DU PALAIS

Dès le 22 décembre 1788, le Tiers-Etat avait formulé des plaintes contre la noblesse et demandé l’abolition des lettres de cachet, la suppression des prisons d’Etat, l’affranchissement des serfs et la liberté illimitée de la presse.

Des idées de liberté fermentaient dans toutes les têtes.

Le café de l’Union, sur la place du Palais, était le rendez-vous de la jeunesse des écoles. Au milieu de la fumée de tabac se groupaient autour des tables des jeunes gens à l’âme ardente, au cœur chaud, à l’œil brillant qui discutaient avec chaleur.

Bernadotte était là qui, du talon de sa botte, voulait écraser le dernier des hobereaux. Il ne songeait pas alors à devenir roi de Suède.

Moreau, le futur général de la République, était prévôt de l’Ecole de droit et exerçait une influence très grande sur les étudiants et les bourgeois.

Volney, l’auteur des Ruines, plus âgé que les autres, était le principal orateur de la bande. Il publia quelque temps après, à Rennes, un journal intitulé « La Sentinelle du Peuple » qu’il imprimait clandestinement dans les caves du château de Maurepas, faubourg de Fougères.

Omnes-Omnibus, un autre étudiant fut député prés de la jeunesse nantaise pour aller chercher du secours après les combats qui eurent lieu, dans les rues, entre les jeunes gens et les nobles.

Plus de 400 Nantais revinrent avec lui et avaient déjà dépassé