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AU PAYS DE RENNES

Aux quatre coins de la salle sont quatre ovales : la Justice, la Fraude, la Sincérité, la Foi des Serments.

Toutes ces peintures sont autant de chefs-d’œuvre.

Celles de Ferdinand (1706) sont bien conservées, mais ne peuvent être comparées aux autres.

Quant aux peintures d’Erard, qui datent de 1670, elles ont été restaurées par les pinceaux habiles de MM. Gosse, Boudet et Pourchet, et peuvent prendre rang à côté des œuvres de Coypel et de Jouvenet. C’est un plafond composé de cinq tableaux et représentant la Justice, la Renommée, la Foi, l’Espérance, la Charité, la Paix, l’Eloquence, la Clémence et l’Histoire.

Enfin la Cour d’assises, d’une décoration extrêmement sévère, est sans dorures ni peintures, et consiste uniquement en sculptures sur bois du plus grand style. Les caissons du plafond étaient sans doute destinés à recevoir des fresques ou des tableaux. Au fond de la salle était autrefois le beau Christ de Jouvenet. Mais un condamné ayant lancé son sabot à la tête du Président et crevé la toile, le tableau habilement restauré a été placé dans la première chambre, et remplacé aux assises par une copie. Aujourd’hui les prévenus sont invités à laisser leurs sabots à la porte.

Le rez-de-chaussée du Palais occupé par le tribunal civil et le tribunal de commerce, voûté comme un cloître, a un aspect lugubre qui contraste avec la rutilante somptuosité du premier étage ; c’est qu’à l’origine ce rez-de-chaussée était destiné à servir de prison.