Le bruit se répandit bientôt qu’un immense trésor, gardé par le diable se trouvait sur la lande de Clairay.
Une bande de bandits, armés de faulx, de boucards[1], de hansards[2], de fourches à framboyer[3] se rendirent sur la lande avec l’intention de dérober l’or qui devait s’y trouver. Les mieux armés faisaient bonne garde pendant que les autres défonçaient la terre. Cette fois encore Jehan monté sur son grand cheval noir arriva au galop et culbuta guerriers et travailleurs.
Le sire de Cangé effectuait de lointains voyages. Chevauchant par monts et par vaux avec la rapidité de l’éclair, il visita le monde entier apportant et amassant dans son castel les curiosités des pays brûlés par le soleil et de ceux toujours couverts de neige.
Un dimanche matin en rentrant chez lui, ses gens lui apprirent que c’était à son tour de donner le pain béni à la messe du jour, mais qu’il n’y avait plus de pain blanc chez les boulangers du bourg de Dourdain.
− Quelle heure est-il ? demanda Jehan.
− La messe sonne avec les trois cloches, répondirent les domestiques et dans un quart d’heure elle sera commencée.
− J’ai grandement le temps d’aller en chercher à Rennes. Sellez mon cheval.