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AU PAYS DE RENNES

Louise de Saint-Gilles. Un bel étang en dépend qui, lui aussi, porte le même nom de la Menardière.

Les villages de Champfleury et de Saint-Vincent bordent le chemin. Ce dernier fut, au XVIIe siècle, une succursale de la paroisse de Guipel. C’était alors un bourg avec chapelle, presbytère et de nombreux habitants.

À l’est du village de Saint-Vincent quatre chemins creux aboutissent à un carrefour appelé par les uns le pâtis breton et par les autres le pâtis de la chapelle. Là se dresse une vieille croix de bois vermoulu, à côté de broussailles, de ronces et d’épines. Quelques restes de murailles cachées par le gazon permettent encore de voir la forme et la grandeur de la chapelle qui s’éleva jadis en ces lieux et dans laquelle le seigneur du Chesnay-Piguelaye prétendait avoir droit de fondation et de prééminence.

Ce carrefour isolé prête à la rêverie et a un aspect vraiment mystique. Les violettes et les primevères fleurissent au pied de la croix, et les oiseaux nichent dans les broussailles à la place qu’occupa la chapelle, et peut-être même sur des tombeaux.

Un champ voisin a, dans ses talus, des débris de murs qui servirent autrefois de clôture au jardin du curé. Presbytère et chapelle furent brûlés à la fin du XVIIe siècle, et les pierres de taille en granit sculpté ont été utilisées à faire les portes ogivales des quelques maisons qui composent aujourd’hui les humbles hameaux de Champfleury et de Saint-Vincent.