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CANTON DE CHATEAUGIRON

Notre ami M. Robidou a fait de ces ruines une description très exacte que nous reproduisons ici :

« En se laissant aller aux réflexions et aux souvenirs qu’éveille cette agglomération de ruines sagement conservées et de maisons de tous les âges, on devine tout de suite que, là comme partout en France, deux sociétés se sont heurtées et mêlées, léguant la poussière et quelque écho lointain de leur combat à la petite colline qui fut le champ d’armes d’un monde disparu, infiniment plus divisé encore que notre monde d’à présent.

« Ce qui reste de l’ancienne domination, ce sont ces deux tours d’un château-fort, des restes de murailles et de courtines qui les reliaient, et, au milieu, une vaste cour qui fut la place. Les contours, du côté de la ville, sont généralement des habitations construites avec les débris de la forteresse, et la chapelle même du château, qui servit, jusqu’à ces derniers temps, d’église paroissiale.

« La plus belle et la plus haute des tours qui couronnent ce monticule est complètement isolée et, par bonheur, appartient à la ville ; elle s’élève sur un soubassement de rocher et de grosse maçonnerie plongeant dans l’ancienne douve, et que recouvre extérieurement, à la base, un épais rideau de végétation sauvage ; on en atteint le sommet à l’intérieur par un escalier de granit en spirale, qui traverse six ou sept étages et vous conduit sous la toiture conique moderne qui couvre l’antique plate-forme. Des ouvertures ont été ménagées sur différentes faces, et de l’une d’elles on peut