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AU PAYS DE RENNES

à côté se dresse, au milieu des jardins, le manoir de Carcé connu dès 1400. Transformé en habitation moderne, il n’a conservé que de rares vestiges de son antiquité. La chapelle, elle-même a disparu.

Après avoir passé le pont on aperçoit, à gauche, sur le bord de la route, une grande mare au centre de laquelle se trouve une île recouverte de broussailles, entourée de grosses touffes de carex, et émaillée de cardamines roses.

Ce marais fut, il y a longtemps, l’effroi des paysans des environs. Il était hanté, disait-on. En effet, le matin, à l’aube, et le soir, jusqu’à la nuit, des cris affreux partaient de la mare, et étaient attribués à une âme du Purgatoire réclamant des prières.

Un jour, des chiens à la poursuite de râles d’eau, pénétrèrent jusque dans l’île et firent s’envoler un grand échassier qui tomba sous le plomb d’un chasseur. C’était un butor dont le cri est une espèce de mugissement bien propre à effrayer les gens qui n’ont pas l’habitude de l’entendre, surtout au milieu des ténèbres.

L’oiseau mort, le calme se fit dans la nature comme dans les esprits.

De gigantesques cheminées m’apprirent que j’approchais de la mine de Pont-Péan.

Cette mine, découverte en 1728, par des potiers occupés à extraire de l’argile, a une superficie de plus de huit kilomètres carrés. De nombreuses galeries s’étendant sous les communes de Bruz et