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AU PAYS DE RENNES

Ce misérable entra dans une colère féroce et, s’emparant d’un couteau, l’enfonça à plusieurs reprises dans la gorge de sa mère.

Sa rage ne s’arrêta pas là : il ouvrit la poitrine de la malheureuse femme, lui arracha le cœur, le fit cuire sur un gril et le mangea.

Il fut pour ce fait condamné à être roué vif.

Quand il eut les quatre membres brisés, il dit au bourreau : « Ne m’achevez pas. Qu’on me porte à l’hôpital, je suis fort, je guérirai. » Mais le bourreau ne l’écouta pas et acheva son œuvre.

C’était également sur les Lices − le samedi − que les condamnés étaient exposés au pilori, et que certains d’entre eux étaient marqués à l’épaule avec un fer rouge.

Une estrade en planches, haute de quatre-vingt-dix centimètres environ, s’élevait, près de l’escalier de pierre qui se trouve devant les magasins du haut de la place, au côté sud.

Des poteaux étaient dressés aux coins de l’estrade, suivant le nombre des condamnés. Ceux-ci étaient amenés entre deux gendarmes et attachés aux poteaux par le carcan qu’ils avaient au cou, sorte de collier de fer bordé comme ceux des chiens de garde.

Ils avaient en outre les mains liées derrière le dos.

Sur leur tête était un écriteau indiquant leur nom et les crimes qu’ils avaient commis.

L’exposition durait deux heures.