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AU PAYS DE RENNES

À droite du Mail, en allant vers Brest, se trouve ainsi que nous l’avons dit plus haut la ruelle des Polieu. De nombreuses maisons et des jardins occupent aussi la place de l’ancienne prairie du même nom.

Un évènement véritablement étrange s’est accompli en ces lieux :

Beaucoup de vieillards se souviennent avoir connu, à Rennes, dans leur jeunesse, le père La Paillette, qui vécut quarante ans après avoir été enterré.

Cette histoire, qui semble être une plaisanterie, est cependant véridique.

Au commencement de notre siècle, un ouvrier de la rue Nantaise tomba malade et fut admis à l’hôpital Saint-Yves.

Un matin, la religieuse de service passant après du lit de l’ouvrier, crut s’apercevoir qu’il était mort. En effet, il ne donnait plus signe de vie et son corps avait la rigidité du cadavre.

Après vingt-quatre heures, son état n’ayant pas changé, on le transporta dans la chapelle de l’hospice, où quelques prières furent récitées à son intention, puis la charrette à ouau-ouau emporta le corps pour aller le jeter dans la fosse commune du cimetière de la Paillette.

On appelait charrette à ouau-ouau le misérable petit corbillard