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qui enfle les voiles et sans lequel le vaisseau n’iroit pas.

J’ai dit que l’amour de l’étude étoit la passion la plus nécessaire à notre bonheur : c’est une ressource sûre contre les malheurs ; c’est une ressource de plaisirs inépuisable, et Cicéron a bien raison de le dire : les plaisirs des sens et du cœur sont, sans doute, au-dessous de ceux de l’étude. Il n’est pas nécessaire d’étudier pour être heureux ; mais il l’est peut-être de sentir en soi cette ressource et cet appui. On peut aimer l’étude et passer des années entières, peut-être toute sa vie, sans étudier ; et heureux celui qui la passe ainsi ! car ce ne peut être qu’à des plaisirs plus vifs qu’il sacrifie un plaisir qu’il est toujours sûr de trouver, et qu’il rendra assez vif pour le dédommager de la perte des autres.

Un des plus grands secrets du bonheur est de modérer ses desirs et d’aimer les choses qu’on possède. La nature, dont le but est toujours notre bonheur (et j’en-