Page:Opuscules de Saint Thomas d’Aquin, tome 5, 1858.djvu/413

Cette page a été validée par deux contributeurs.

cette dépuration et ne produira aucune augmentation. On voit donc par là que ce n’est pas la même chose de dire un animal en tant qu’animal, ou un homme de la même manière, ou un animal en tant qu’universel, car animal comme tout autre universel est seulement animal, c’est une forme intelligible suivant la forme que nous exprimons, c’est une nature dont on peut dire que son être est antérieur à l’être naturel, comme le simple est antérieur au composé, et son être individuel n’est proprement dit être qu’autant que cet être d’où provient l’animal, appartient à l’intention. Mais l’être avec les accidents, et l’être de tel individu, malgré la détermination de l’intention, est attribué à une nature particulière. Donc l’animal, en tant qu’animal, n’est ni genre, ni espèce, ni individu, ni unité, ni multiplicité en tant que de soi, quoiqu’il accompagne nécessairement un être déterminé en eux. Néanmoins animal et homme peuvent être considérés en eux-mêmes, quoiqu’étant avec un autre différent d’eux-mêmes ; mais animal en tant qu’universel, n’est pas seulement animal, mais il est animal, et une autre chose encore non animal : considéré en soi il est quelque chose de moyen entre animal et non animal ; il sera alors animal en cela comme sa partie, et de même de l’homme. Donc l’universel comme universel est quelque chose en quoi survient la pluralité, et de plus quelque autre chose. Il est dès lors évident, d’après ce qui a été dit, de quelle manière le caractère de genre et d’espèce convient à une nature, c’est-à-dire qu’il ne lui convient pas suivant une considération absolue, et ne provient pas des accidents qui l’accompagnent suivant l’être qu’elle a hors de l’ame, comme la blancheur ou la noirceur, mais il appartient aux accidents qui l’accompagnent suivant l’être qu’elle a dans l’intellect, et de cette manière le caractère