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faut dire que l’être universel antérieur arrive de deux manières, savoir : l’universel in essendo, et l’universel in cognoscendo. Si c’est in essendo, alors l’universel se prend pour l’espèce qui est dans l’ame abstraite des conditions matérielles qui sont hic et nunc, la forme et la figure. Il est donc ainsi évident que le singulier duquel une semblable forme est abstraite se trouve antérieur, il faut donc comprendre de cette façon ce qui est de l’ame. L’universel ou n’est rien ou est postérieur. On considère l’universel d’une autre manière, en tant qu’il est une forme réellement existante dans les choses, et cela de deux manières. En effet, ou il se rapporte à l’opération de la nature ou à l’intention. Si c’est de la première manière, ou nous parlons de l’universel de l’espèce la plus spéciale, ou du supérieur qui lui est relatif. Si c’est du supérieur, ou il est comparé à son propre singulier, qui est médiatement contenu en lui ; s’il est comparé au propre, suivant qu’animal est comparé à tel animal, dans ce cas tel animal est antérieur à animal dans l’opération de la nature, parce que l’opération de la nature se termine à tel animal avant animal, par la raison que toute opération appartient aux singuliers ; mais ensuite lorsque nous prenons tel animal, l’intellect attentif, avant que nous arrivions à la forme de l’homme, saisit la forme de l’universel dans tel individu, à savoir l’animal. Mais ensuite avant que la nature opère à l’égard de la forme de l’homme, animal a précédé dans l’observation de l’intellect, et puis tel animal par l’opération de la nature, et par conséquent si nous formons alors l’universel supérieur à l’égard du singulier non propre, comme animal à l’égard de tel homme, de cette façon dans l’opération de la nature l’universel précède le singulier. On voit ainsi ce qu’il faut dire si nous parlons de l’universel supérieur. Mais si nous parlons de l’universel inférieur, comme de l’espèce la plus spé-