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comme le veut le Commentateur. Ainsi donc en considérant l’universel en tant qu’universel, c’est-à-dire suivant qu’une nature quelconque a une intention d’universalité, c’est-à-dire suivant que l’on considère l’animal ou l’homme comme étant un en plusieurs, les universaux ne sont pas des substances, et c’est de cette manière que sur la fin du livre VII de la Métaphysique, Aristote attaque la doctrine que les universaux ne sont pas des substances, ainsi que les platoniciens ont prétendu que l’animal et l’homme étoient des substances dans leur quiddité. Car animal commun et homme commun ne sont pas des substances dans la nature des choses ; mais la forme de l’animal ou de l’homme a cette communauté suivant qu’elle est dans l’intellect, lequel reçoit une forme commune en plusieurs, en tant qu’il la retire de tous les agents d’individuation. On peut encore considérer d’une autre manière l’universel, c’est-à-dire la nature à qui l’intellect a donné un caractère d’universalité, et de cette sorte les universaux, comme le genre et l’espèce, signifient les substances des choses, et se disent in quid. En effet animal signifie la substance de ce dont il se dit, et l’homme également ; et c’est ce que dit Aristote dans les Prédicaments, que le genre et l’espèce des substances premières sont des substances secondes. Il faut parler différemment des universaux des accidents, parce que ces universaux, soit pour le rapport qu’ils ont dans l’ame, soit pour celui qu’ils ont dans leurs inférieurs, ne sont pas des substances en tant que la substance est séparée de l’accident, mais ils sont substance, en tant que substance est pris pour essence dans ses inférieurs. C’est pourquoi comme les accidents universels sont essentiels à leurs inférieurs, ils peuvent pour cette raison être appelés substances. Mais l’universel est-il avant le singulier, à cela il