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est subalternante, comme la perspective par rapport à la géométrie est subalternée, et subalternante par rapport à l’optique. En effet, la science de l’optique étant une partie de la science naturelle, elle prend les principes de la perspective pour prouver quelque conclusion, et ainsi elle ne connaît sur cette conclusion que le quia, tandis que la perspective en connaît le propter quid. Il faut savoir qu’il y a des sciences qui n’ont pas de sujet pris matériellement sous le formel, et cependant on prend les principes d’une autre science dans quelque conclusion, et on sait sur cette conclusion le quia et non le propter quid. Par exemple c’est une conclusion en médecine que les blessures circulaires sont longues à guérir; le sujet de cette conclusion ne se trouve pas sous le sujet de la géométrie, et néanmoins cette conclusion se prouve par les principes de la géométrie, qui sont que les parties d’un cercle n’ayant point d’angles sont plus distantes les unes des autres, il s’ensuit que ces blessures sont plus longues à guérir. Voilà ce qui concerne les démonstrations propter quid et quia.

Chapitre XIII : Que la science qui procède par la cause et qui dit la forme est plus certaine que celle qui procède par l’effet et dit la matière.

Après avoir parlé des démonstrations, nous allons dire quelque chose des sciences qui en sont les effets. Sur cela il faut considérer deux choses: premièrement, ce qui est requis pour qu’une science soit certaine, secondement, ce qui est requis pour qu’elle soit une. A l’égard du premier point, il faut savoir qu’on appelle simplement plus certaine la science qui procède de choses simplement plus connues,