Page:Opuscules de Saint Thomas d’Aquin, tome 5, 1858.djvu/356

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par la cause, mais par l’effet qui est de se mouvoir et de sentir. Mais si l’on faisait une démonstration et une conclusion, ce serait une démonstration propter quid de cette manière: tout ce qui a une âme sensitive se meut et sent, mais tout animal a une âme sensitive, donc tout animal se meut et sent. Il faut savoir que ces démonstrations quia sont quelquefois dans des termes tels qu’elles sont convertibles entre elles, comme le moyen terme, le grand extrême et le petit extrême, ainsi que dans les termes précédents. Car tout animal se meut, sent et a une âme sensitive, et tout ce qui se meut et sent et à une âme sensitive est animal, et tout ce qui a une âme sensitive est animal, se meut et sent, et c’est dans ces termes que se font les démonstrations universelles. D’autres fois il arrive que le moyen terme, à savoir l’effet se mouvoir et sentir ont plus d’extension que le petit extrême et néanmoins on fait encore un syllogisme ou une démonstration convenable de cette manière, tout ce qui se meut et sent a une âme sensitive, mai tout homme se meut et sent, donc tout homme a une âme sensitive, homme en effet a moins d’extension que tout ce qui se meut et sent. Mais si le moyen terme a moins d’extension que le petit extrême, il n’y a pas de démonstration de cette manière; tout ce qui se meut et sent a une âme sensitive, tout corps se meut et sent; cette démonstration est fausse. Au contraire, si le moyen terme a moins d’étendue que le grand extrême, la démonstration se fait de cette manière: tout ce qui se meut et sent est corps; tout animal se meut et sent, donc tout animal est corps. Mais si le moyen terme a plus d’étendue que le grand extrême, il n’y a pas de démonstration. Effectivement, d’un effet qui se trouve dans plusieurs causes on n’en peut pas conclure pour une seule; du mouvement et de la sensibilité