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démonstration propter quid. Dans cette définition il y a des choses qui appartiennent à la forme de la démonstration, en ce qui est dit être le syllogisme, d’autres qui appartiennent à la matière de la démonstration, c’est-à-dire qu’il procède de choses vraies, nécessaires, etc. C’est pourquoi j’exposerai d’abord les particules qui appartiennent à la matière objet de la démonstration; secondement j’établirai ce qui appartient à sa forme, c’est-à-dire dans quelle figure et dans quel mode ce syllogisme doit être fait. Que la démonstration procède de choses vraies, nécessaires, etc., on peut le voir clairement par sa fin, qui est de savoir, puisque savoir n’est autre chose que connaître la cause d’une chose quelconque, et non seulement la cause en tant que cause, mais en tant que cause actu de cette chose. En effet, connaître la cause d’une chose, et ne pas connaître l’effet de son être en acte, c’est connaître l’effet virtuellement: or ce n’est pas là connaître l’effet simpliciter, c’est le connaître seulement secundum quid. De plus, comme savoir c’est connaître d’une manière certaine, il faut que cet effet suive nécessairement cette cause. Donc la conclusion de la démonstration, dont l’habitude est la science, ou de savoir habitualiter, doit procéder nécessairement de prémisses qui soient les causes vraies et nécessaires de la conclusion.

Chapitre II : Ce que c’est que dici de omni premièrement de soi, ou universellement.

Pour explorer les susdites particules de la définition de la démonstration qui appartiennent à la matière objet de la démonstration, il est