Page:Opuscules de Saint Thomas d’Aquin, tome 5, 1858.djvu/280

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par exemple, toute substance est un être, tout homme est une substance, qui est le corps, lequel est animal, donc tout homme est un être, néanmoins comme le moyen est toujours moyen de deux extrêmes, nous comprenons plusieurs syllogismes dans cette discursion. Il n’y a donc qu’un syllogisme avec un moyen et deux extrêmes. Comme dans la précédente discursion, le premier des termes qui est le plus universel et par conséquent le plus connu se présente d’abord à l’intellect, il est appelé grand extrême il est appelé extrême parce qu’il se présente d’abord à l’intellect, et grand parce qu’il est plus universel et plus connu. Le second terme qui se présente à l’intelligence est celui qui n’est pas aussi universel, mais qui tient néanmoins la seconde place après le premier dans l’universalité, comme le corps après la substance; nous savons déjà que dans ce second terme se trouve le premier, et cette proposition s’appelle majeure, parce qu’elle est antérieure dans la cognition. Mais comme nous ne savons pas encore que le second terme se trouve dans un autre moins universel, la raison continue de discourir et reconnaît que le corps se trouve dans l’animal, elle s’y arrête et c’est là la mineure, et immédiatement elle reconnaît que la substance se trouve dans l’animal, et voilà la conclusion. Certainement dans ces termes le moyen c’est le corps, et il a été la cause qui nous a amenés à connaître que la substance se trouve dans l’animal. Le dernier terme dans la discursion précédente c’est animal, la raison s’y est arrêtée, et c’est pour cela qu’il s’appelle petit extrême. Il est appelé extrême, parce que l’action discursive de la raison s’est arrêtée là, et petit extrême parce qu’il est moins universel et par conséquent moins connu de nous. Nous connaissons donc la cause de ces noms et les raisons des termes, des prémisses et de la conclusion. On peut comprendre d’après cela ce que dit Aristote dans