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De même lorsque nous disons, s’il est homme, il est animal, le sens n’est pas que l’homme est animal, mais bien que si une chose est h il est nécessaire que cette chose soit animal. Or la proposition hypothétique se divise en trois espèces, l’une conditionnelle, l’autre disjonctive et la troisième copulative. La conditionnelle est celle dans laquelle deux propositions catégoriques sont unies par cette conjonction si, comme, s’il est homme, il est animal; or cette conditionnelle peut s’opérer tant du côté du sujet que du côté du prédicat. Du côté du sujet, comme si l’on dit, si l’homme ne court pas, et du côté du prédicat, comme si l’on dit, si l’homme court, l’homme se meut. La première proposition ou énonciation catégorique qui se trouve dans ces énonciations hypothétiques, s’appelle antécédent; la seconde con séquent, et pour cette raison, conséquence. Les rationnelles sont amenées à la conditionnelle, comme, Socrate est homme, donc Socrate est animal. Il en est de même de la causale, comme, parce que Socrate est homme, Socrate est animal; de toute proposition temporelle, comme, quand Socrate est homme, Socrate est animal, et toutes les autres de ce genre. Il faut observer que Hamonius établit une double hypothèse, l’une quand on suppose quelque chose d’impossible, laquelle entraîne nécessairement quelque autre chose impossible. Par exemple, supposé que quatre soit trois, le nombre quatre sera un nombre impair. Il est constant, en effet, que l’hypothèse suppose l’impossible, et amène l’impossible, et l’impossible est une conséquence nécessaire pendant la durée de l’hypothèse. On peut comprendre par là que la conditionnelle peut être vraie et ses deux parties fausses néanmoins. C’est pour quoi cette proposition est vraie, si l’homme est un âne, l’homme est susceptible de braire, cependant chacune des catégoriques est fausse. La seconde hypothèse a lieu quand on dit qu’une chose est ou n’est