Page:Opuscules de Saint Thomas d’Aquin, tome 5, 1858.djvu/249

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l’énonciation, elle la rend équivalente à sa contraire, avant et après elle la rend équivalente à sa subalterne; voici la cause de ces équipollences. En effet, dans les énonciations il faut considérer la quantité, c’est-à-dire, l’univers la particularité et la qualité, c’est-à-dire, la négation et l’affirmation; il est de la nature de la négation de nier et d’exclure tout ce qui se trouve après elle. Ainsi donc cette énonciation, tout homme court, est universelle et affirmative, si on la fait précéder par la négation, c’est tout homme ne court pas, cette négation détruit l’universalité et ainsi elle reste particulière ou indéfinie, c’est-à-dire sans signe, elle équivaut à la particulière, elle enlève l’affirmation et par conséquent reste négative. Elle est donc équivalente à celle-ci, quelque homme ne court pas, qui était sa contradictoire. De même soit cette énonciation, nul homme ne court, il est certain que si à cette proposition universelle et négative on ajoute la négation et on dit, quelque homme court, la négation détruit l’universalité; ce sera donc une particulière: elle détruit aussi la négation et elle sera ainsi affirmative, quelque homme court, ce qui était sa contradictoire, il en sera de même des particulières. En effet, cette proposition, non quidam homo currit, équivaut à celle-ci, nullus homo currit, et pour la même raison celle-ci, non quidam homo non currit, équivaut à celle-ci, quilibet homo currit. De même en prenant cette énonciation, munis homo currit, et mettant la négation après le signe universel de cette manière, omnis homo non currit, la négation ne trouvant pas le signe après elle, ne le nie pas, et par conséquent l’énon ciation reste universelle: niais la négation détruit l’affirmation et de cette façon l’énonciation devient négative et universelle, elle équivaut donc à sa contraire, c’est-à-dire à celle-ci, nullus homo currit. De