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TRAITÉ IX. DE L’INTERPRÉTATION OU ÉNONCIATION.

Chapitre I : Ce que c’est que le nom suivant l’intention logique.

Après avoir parlé des choses qui, quant à l’objet de la signification, appartiennent à l’opération première de l’intellect, laquelle est l’intelligence des choses indivisibles, comme il est dit dans le liv. III de l’âme: "Parce qu’une chose est connue par sa quiddité; n nous allons traiter maintenant des choses qui appartiennent à la seconde opération de l’intellect, laquelle est appelée ici composition ou division, et par le moyen de laquelle notre intellect compose une chose avec une autre, ou la sépare d’une autre par l’être ou le non être. Ce traité est appelé de l’énonciation ou de la proposition prise dans un sens large; car si elle était prise dans un sens strict, l‘énonciation serait son genre. En effet, la proposition ne se dit que des prémisses du syllogisme, tandis que l’énonciation se dit tant des prémisses que de la pré-conclusion. Pour connaître ce que c’est que l’énonciation il faut parler d’abord avec Aristote de ses parties, à savoir du nom, du verbe et de son genre, qui est le discours. Le nom est une voix intentionnellement significative sans mesure de temps, dont aucune partie ne signifie des choses séparées, limitées et droites. Dans cette définition du nom le mot voix est mis pour le genre. Il faut observer, ainsi qu’il est dit dans le liv. II de la Métaphysique, que c’est là la différence qui existe entre la définition des suppôts et la définition des formes soit substantielles,