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de chaleur. Il est sûr, en effet, que ces trois caléfactions sont de même nature et que le feu agit sur elles suivant une seule puissance caléfactive, et de cette manière la caléfaction peut se dire plus ou moins, quoique dans les caléfactions comme dans quelques autres actions que ce soit on n’ait pas l’habitude de dire plus ou moins dans ce sens; il en est de même dans la seconde opinion, car si plusieurs rapports de même nature auxquels répond un seul terme dénomment le terme plus, tandis qu’un plus petit nombre le dénomment moins, l’habitus ne reçoit point le plus ou le moins de la première manière. En effet, on ne dira jamais que quelqu’un est plus ou moins vêtu ou plus ou moins chaussé à raison d’une seule chaussure ou d’un seul vêtement, et on conçoit par là que tout habitus ne reçoit pas le plus ou le moins, parce que le vêtement, ni la chaussure ne reçoivent ni intension, ni rémission. Mais l’habitus reçoit le plus et le moins de la seconde manière, car on peut dire d’un homme qu’il est plus vêtu, s’il a plusieurs vêtements, et moins vêtu, s’il en a moins, et ainsi de suite. Cela ne convient pas au prédicament quantum, puisque le temps qui dénomme est l’unique parmi les choses temporelles. Cela ne con vient pas non plus au prédicament ubi, puisqu’il n’y a qu’un lieu pour un corps, pas plus qu’au prédicament situs, puisqu’il n’y a qu’une partie du lieu qui réponde à chaque partie de la chose localisée. Mais cette manière de désigner le plus ou le moins pourrait convenir à quelque relatif, ou a quelque agent, ou à quelque patient; on voit par là comment l’habitus reçoit ou ne reçoit pas le plus ou le moins, ou bien il faut dire que le rapport habitus n’est pas fondé immédiatement dans la substance, comme il a été dit, que par le moyen de quelque qualité, comme la dureté, la mollesse et autres pareilles, lesquelles qualités sont le fondement de ce rapport. Or, comme les susdites qualités