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Chapitre III : L‘habitus reçoit le plus et le moins, mais non tout habitus, il n’a pas la contrariété.

L’habitus reçoit le plus et le moins, mais il y a des exceptions. Mais ne soit pas parfaitement quel est celui qui reçoit le plus et le moins. En effet, si les rapports reçoivent le plus et le moins dans la même proportion que les fondements reçoivent l’intension et la rémission, et vivant ces rapports les termes sont appelés rapports plus ou moins. Comme on dit qu’une chose échauffe plus ou moins selon la chaleur plus ou moins grande qu’elle produit. Mais le fondement de l’habitus étant la substance, comme on l’a dit, laquelle ne reçoit ni le plus, ni moins, il s’ensuit que l’habitus ne reçoit ni le plus, ni le moins. Pour comprendre cela il faut savoir que, comme il a été dit, ces six prédicaments ne désignent que l’absolu en tant qu’il dénomme quelque chose d’extrinsèque, laquelle dénomination suit quelque rapport réel qui existe entre la chose qui dénomme et la chose dénommée et qui a cependant un rapport dans le genre de la relation. Ou l’on désigne rapport suivant la seconde opinion, et il est commun aux six principes susdits. C’est pourquoi telle chose dénommée est dite plus ou moins d’après l’intension ou la rémission de l’absolu qui dénomme, ainsi qu’on l’a dit. Quelquefois la dénomination plus ou moins ne se fait pas d’après l’intension ou la rémission du sujet dénominateur, mais par la présence de plusieurs dénominateurs de même nature par lesquels l’objet dénommé se trouve l’être par ce qui est respectif à chacun; comme nous disons que le feu qui échauffe trois morceaux de bois les échauffe plus que s’il n’en échauffait que deux du même degré