Page:Opuscules de Saint Thomas d’Aquin, tome 5, 1858.djvu/221

Cette page n’a pas encore été corrigée

vêtements et des armes de toute espèce de substance, mais que pour faire des armes on prend une substance qui a une certaine qualité, comme la dureté. De même, on rie fait pas indifféremment des vêtements avec toute espèce de substance, mais on prend une substance qui a telle qualité, comme la mollesse, la facilité de se plier, etc., et le rapport qui est l’habitus se fonde sur ces quantités, ou à raison de ces substances, en tant qu’elles ont ces qualités. Donc l’habitus est l’adjacence des corps et des choses qui les environnent, ce qui se conçoit ainsi: l’habitus est l’adjacence, c’est-à-dire la dénomination des corps comme choses qui sont dénommées, et des choses qui environnent le corps, c’est-à-dire des choses qui opèrent une semblable dénomination, comme l’homme vêtu est désigné et dénommé par les vêtements qui l’enveloppent. Ou bien, suivant la seconde opinion, l’habitus est l’adjacence ou le rapport des corps terminativement. Car ce rapport, c’est-à-dire le rapport du vêtement se termine au corps vêtu, et il appartient aux choses qui sont fondamentalement autour du corps. En effet, le fondement de ce rapport est le vêtement lui-même, comme on l’a dit; ainsi s’explique l’habitus. Il faut observer que, quoique cette dénomination appartienne au tout de ce qui a cet habitus, car on dit que l’homme est vêtu et chaussé, néanmoins elle convient à elle- même à raison de l’habitus qui est adjacent à la partie. Car, quoique l’homme soit dit chaussé, c’est néanmoins à raison de la chaussure qui est adjacente au pied, lequel est une partie intégrante de l’homme, puisque tout le corps n’est pas vêtu, c’est à raison de la partie à laquelle le vêtement est adjacent, voilà ce qui concerne l’habitus.