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Quelques-uns ont pour vêtement des poils, d’autres un cuir épais, ou$ne carapace, ou quelque chose de ce genre. De même elle a donné à quelques-uns pour armes des dents, aux autres des cornes, aux autres des griffes et autres choses semblables; pour l’homme, elle ne lui a rien donné de tout cela, mais en revanche elle lui a donné l’intelligence et des mains, afin que par ce moyen il pût se pourvoir de ce qui lui est nécessaire et se faire avec les choses extérieures des vêtements et des armes. C’est pourquoi dans les animaux, les vêtements comme les armes sont des parties substantielles de ces mêmes animaux; et entre les sujets qui possèdent et les objets possédés, il n’y a pas de rapport réel, mais un rapport de raison, comme il a été dit. C’est pourquoi la dénomination qui se fait par rapport à eux, à raison de leurs vêtements ou de leurs armes naturelles, n’appartient pas à ce prédicament. Mais entre notre vêtement, nos armes et nous, il y a un rapport réel, aussi nos vêtements et nos armes, en tant qu’ils nous dénomment comme les possédant, sont le prédicament habitus. Ou bien, suivant la seconde opinion, leur rap port à nous est le prédicament habitus. C’est pour cela que ce prédicament ne convient qu’aux hommes. Il est vrai aussi que nous revêtons et armons certains animaux avec des vêtements et des armes qui leur sont étrangers; en effet, nous habillons les singes et nous harnachons un cheval, et sous ce rapport ce prédicament peut leur appartenir. Tel est ce prédicament.

Chapitre II : L’habitus peut se loger immédiatement dans la substance.

On n’est pas certain si ce prédicament est la dénomination qui suit le rapport, ou dans la seconde opinion le rapport lui-même, comment