Page:Opuscules de Saint Thomas d’Aquin, tome 5, 1858.djvu/212

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d’être dans tout corps terminé ou dénominativement, ou dans la 3econde opinion terminativement, bien qu’il y ait dans un corps cer tains autres accidents, comme la chaleur, la douceur, etc., et que cer tains rapports se terminent au corps, comme l’égalité et l’inégalité, néanmoins ils ne conviennent pas au corps aussi proprement qu’à ubi; car le corps est ce qui est limité par une surface- ou par des sur faces, et c’est là la nature du corps en tant que corps. Mais comme la nature a horreur du vide, il faut nécessairement qu’elle s’adjoigne immédiatement une autre superficie qui, comme immobile, est appelée lieu et le circonscrit, c’est ubi. C’est pourquoi ubi est propre ment dans le corps, parce qu’il suit immédiatement le corps comme tel. Je dis que le propre de ubi est d’être dans tout corps, ajoutez et non dans une autre chose, parce qu’il n’est pas dû de lieu à l’indivisible comme tel. Si, en effet, le lieu est une quantité continue, il doit être indivisible. Or la chose localisée et le lieu sont dans un rapport adéquat, d’où il résulte que si quelque indivisible était lieu, il s’en- suivrait que ce lieu serait indivisible. Remarquez qu’on peut prendre l’indivisible sous deux rapports. D’abord mathématiquement, et sous ce rapport le point seul est indivisible, et, comme il a été dit, il ne lui est pas proprement- dû de lieu. En second lieu, l’indivisible se prend naturellement, car on peut arriver à la plus petite parcelle de chair, laquelle étant divisée, il n’y aura plus de chair. Néanmoins cet indivisible est étendu, tandis que le point ne l’est pas, et rien n’empêche que cette sorte d’indivisible soit dans un lieu; il admet donc ubi. Je dis aussi que ubi est dans un corps terminé; si, en effet, il y avait un corps infini, comme les anciens philosophes supposaient qu’il y en avait un hors du ciel, ce corps ne serait pas dans ubi. Tel est ce qui concerne ubi.