Page:Opuscules de Saint Thomas d’Aquin, tome 5, 1858.djvu/210

Cette page n’a pas encore été corrigée

sa surface touche la surface du corps qui contient, et comme la sur face du corps localisé est déterminée, il en est de même de la surfa du lieu contenant. Or on peut considérer sous deux rapports la sur face du corps qui renferme; premièrement, comme étant dans le corps contenant et le dénommant, telle la quantité; secondement, comme dénommant le corps localisé, et elle constitue, ainsi le prédicament ubi qui n’est réellement autre chose que le lieu en tant qu’affectant la chose localisée d’une dénomination extrinsèque, comme on dit citoyen de cité, Praguéen de Prague. Ou suivant la seconde opinion, le prédicament ubi est un rapport du lieu qui circonscrit la chose localisée. On voit par ce qui précède que le mouvement local n’est pas dans un lieu comme tel, mais il est dans le prédicament ubi; or le mouvement se trouve subjectivement dans ce qui est mù, c’est-à-dire dans ce qui est mobile. On dit que le mouvement est dans le genre de la forme qui s’acquiert par le mouvement, laquelle est le terme du mouvement; mais le lieu ne se meut pas, puisqu’il est le ferme du contenant immobile, tandis que la chose localisée se meut. Or le lieu comme tel n’est pas la forme qui s’acquiert dans la chose localisée, mais bien la forme du contenant. Rien ne s’acquiert donc dans la chose mobile, si ce n’est ubi, qui est le rapport du lieu à la chose localisée, comme la circonscrivant. Ou bien c’est la domination supposant le susdit rapport dans la première opinion. Or ce rapport se trouve terminativement dans la chose localisée, suivant l’extension du lieu dont il est le rapport, de même que le fondement s’acquiert dans la chose tendant vers des ubi successifs, jusqu’au terme du mouvement. On voit par là que dans les autres espèces du mouvement dans le mobile lui-même, il s’acquiert une forme intrinsèque. Car dans l’altération qui se fait du froid à la chaleur, la chaleur, qui est la