Page:Opuscules de Saint Thomas d’Aquin, tome 5, 1858.djvu/206

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commencent d’être par la mutation ‘qui suit le mouvement, mais non pas de nécessité, comme le matin l’illumination de notre hémisphère qui est précédée du mouvement local du soleil par le moyen duquel elle s’offre à nous, mais ce changement n’est pas nécessaire ment précédé du mouvement, car dès le premier instant de la création du soleil, l’air fut illuminé par le soleil sans aucun mouvement précédent de cet astre. II y en a qui commencent d’être par une simple émanation et non par mouvement ou par mutation, comme les choses qui sont créées. Or, il faut savoir que le temps, soit continu, soit partagé, ou l’oevum (durée intérieure) , constitue certaines mesures par lesquelles certains actes sont destinés à être mesurés, parce qu’ils doivent avoir telle ou telle durée. Or il est des actes dans lesquels, existant numériquement dans l’unité, se trouve une succession, et leur durée consiste à prendre une partie après l’autre; tels sont ceux dont j’ai dit qu’ils commencent d’être par le mouvement seul, et ces actes, lorsqu’ils se font ou lorsqu’ils ont été faits, c’est-à-dire lorsqu’ils sont en repos, sont mesurés par le temps continu. Car, par rapport à eux, le fieri est le mouvement, et le factuni esse est le repos. Or le mouvement et le repos se mesurent par le temps continu, et quando se trouve dans tout acte semblable, comme dans le temps, ainsi qu’il a été dit. Et c’est le propre de quando de se trouver dans tout acte semblable qui commence ainsi d’être. Car cet acte étant proprement mesuré par le temps, il en résulte que la dénomination est aussi proprement prise du temps, de sorte qu’on dit de la promenade qu’elle s’est faite hier ou aujourd’hui, et c’est là quando, comme nous l’avons dit. Ou, suivant la seconde opinion, le temps, comme mesure propre, a un rapport à ces actes, et ce rapport est quando. Donc le propre de quando est de se trouver dans tout acte semblable qui commence