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c’est que quando, il faut observer qu’il est de la nature de la mesure de donner d’une manière certaine la quantité des choses m lorsqu’on l’applique à ces choses par l’opération de l’intellect, et comme il y a deux quantités, à savoir l’extension et la perfection, il y a aussi une mesure pour l’une et l’autre. Nous disons, en effet, que la blancheur est la mesure de toutes les couleurs; car la blancheur contenant plus de perfection et de participation à la lumière que les autres couleurs, en l’appliquant par l’intellect aux autres couleurs, nous acquérons d’une manière certaine la connaissance de la quantité de perfection qui est en eux, mais non de la quantité d’extension. Do même en appliquant au drap une règle de deux coudées, nous connaissons la quantité de son extension. D’un autre côté le temps n’étant autre chose qu’une quantité successive du mouvement, peut être pris à raison de cela en deux sens. Premièrement dans un sens large pour toute quantité successive du mouvement; il y a autant de temps que de mouvements, parce que tout mouvement a une quantité successive qui le constitue formellement en extension de quantité successive, et cette quantité n’est pas un mouvement, mais un accident du mouvement qui le constitue formellement en extension, ou c’est un accident du mobile qui existe en lui par le moyen du mouvement, comme une qualité quelconque, ainsi la couleur se trouve dans la substance par le moyen de la superficie, comme il a été dit plus haut, et c’est à cause de cette succession qu’Aristote, au livre V de la Métaphysique a mis le mouvement dans le genre de la quantité, c’est pourquoi le mouvement n’est dans les autres genres que par la raison du terme du mouvement, suivant ce que nous disons que l’augmentation et la décroissance sont dans la quantité non par la raison qu’elles sont mouvement, mais par la raison du terme auquel elles se rapportent.