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ou le moins, parce qu’elle échauffe plus ou moins. Si, au contraire, la forme qu’exprime l’action n’est pas en mouvement mais seulement en mutation, une telle forme n’étant pas propre à recevoir le pius ou le moins, ni par conséquent la contrariété, en prenant la contrariété dans un sens propre, cette action ne reçoit pas non plus le plus et le moins, ni par conséquent la contrariété, en la prenant dans le sens propre. C’est pourquoi celui qui engendre ou qui crée n’est pas dit engendrant ou créant plus ou moins, ainsi s’explique, etc.

Chapitre IX : Le propre de l’action est de produire la passion par soi.

C’est le propre de l’action de produire d’elle-même la passion. Il faut observer que, bien que l’action et la passion et les formes, cause du mouvement d’une chose, soient une seule chose, elles sont néanmoins des prédicaments différents à raison de la dénomination diverse ou à cause du divers rapport importé. Voici l’ordre qui existe entre l’action et la passion, car la passion suit l’action qui se produit au-dehors. En effet, si agir n’est autre chose qu’occasionner dans le sujet passif la forme avec le mouvement, et éprouver la passion rien autre chose que recevoir une telle forme, il en résulte nécessairement que toute action est suivie de la passion et que agir est suivi de sentir la passion. On a donc eu raison de dire que le propre de l’action est de produire la passion dans le sujet passif. Voilà ce qui concerne l’action.

Chapitre X : Ce que c’est que la passion formellement, comme prédicament.

La passion est l’effet et le produit de l’action. Il faut remarquer que l’action et la passion sont une seule et même chose, à savoir la forme