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dire la chose qui subit la passion suivant la seconde opinion; on voit ainsi ce que c’est que l’action. Il faut savoir que l’auteur des six principes dit quelque chose de l’action corporelle ou incorporelle que je regarde purement et simplement comme faux, ou demandant quel que explication à raison de son ambiguïté. Il dit, en effet, que l’action corporelle se trouve nécessairement avec le mouvement de l’a gent, ce que je ne crois pas vrai dans toutes les actions des corps, car l’aimant, sans avoir aucune espèce de mouvement, attire le fer; on pourrait observer la même chose à l’égard d’une multitude d’autres agents, c’est pourquoi je ne dirai rien des autres raisons de même va leur qui sont alléguées.

Chapitre VIII : Quelle est l’action qui reçoit le plus et le moins avec la contrariété, quelle est celle qui ne reçoit rien de cela.

L’action reçoit le plus et le moins avec la contrariété, mais il n’en est pas ainsi de toute action. Il faut observer que ou l’action exprime la forme qui est en mouvement, comme l’échauffement, qui ne signifie que la chaleur en mouvement, comme dénommant l’agent ou pré sentant un rapport ad aliud; ou elle exprime la forme qui est en mutation et non en mouvement, comme la génération de la substance, et la création. Et comme, ainsi qu’il a été dit, l’action n’ajoute rien à la forme qu’elle exprime, et ne fait que dénommer, suivant la première opinion, ou exprimer le rapport à l’agent suivant la seconde, si la forme qu’elle exprime est en mouvement, on dit que l’action reçoit plus ou moins, ou l’agent qui est concret, comme on a dit dans le prédicament de la qualité que les choses abstraites ne reçoivent pas le plus et le moins, mais bien les concrètes; on dit de même dans celui-ci que quelque chose, c’est-à-dire la caléfaction reçoit le plus