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sens l’acte premier est dit la forme qui est subordonnée, et acte second l’acte qui lui est inhérent, comme sont la surface et la chaleur; dans ce sens être chaud n’est pas non plus l’acte second de la chaleur. Dans le troisième sens l’acte premier et second sont pris suivant qu’un seul et même acte peut être pris diversement selon qu’il est considéré en lui-même ou dans quelqu’un où il existe actuellement, comme l’on considère la chaleur suivant qu’elle est une certaine forme en elle-même; mais être chaud importe la même forme dans l’habitude relativement à quelque chose qui en est affecté, parce que être chaud c’est avoir la chaleur, ou être dans la chaleur. Pareillement, concevoir et sentir sont des actions immanentes, parce qu’elles ex priment l’acte de la conception ou de la sensation, l’être en acte dans celui qui conçoit ou qui sent. Or cette action immanente n’est pas directement dans le prédicament de l’action, c’est pourquoi nous nous en tiendrons là pour ce qui la concerne. La seconde notion qui est appelée transitoire constitue le prédicament de l’action. Il faut remarquer qu’ainsi qu’il est dit dans le livre III de la Phys., l’action, la passion et le mouvement sont une seule et même chose. C’est pour quoi l’échauffement n’est autre chose que la chaleur en écoulement, c’est-à-dire en tant qu’elle est un acte de ce qui existe en puissance, ce qui est la même chose que le mouvement. Par exemple: supposons de l’eau réchauffée par le feu, il est certain qu’il y a en elle une chaleur produite par la chaleur du feu, laquelle chaleur considérée suivant son être est une forme, qui est la qualité dans la troisième espèce de la qualité. Suivant qu’elle est en écoulement elle est appelée mouvement parce qu’elle entre de plus en plus en participation avec l’eau. Elle est appelée action en tant qu’elle dénomme le feu qui réchauffe. Car le feu à raison de la chaleur est dit réchauffant dans la première