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corresponde. En effet, l’action, comme un des six principes, d le rapport dans le mouvement relativement à l’agent. C’est pourquoi ce qui s’effectue entre l’agent et le patient, c’est-à-dire le mouvement s’appelle raison à l’égard de l’agent, et passion à l’égard du patient; néanmoins ce n’est ni dans l’agent ni dans le patient un rapport au mouvement susdit, quoique ce soit un rapport de l’agent au patient, et réciproquement, ces rapports ne sont pas action et passion, mais bien deux relations, c’est-à-dire deux passifs et actifs. Il en est de même dans le rapport du temps à la chose temporelle, et ainsi de suite.

Chapitre VII : Ce que c'est que l’action suivant la raison prédicamentale dans le deux opinions.

L’action est la forme suivant laquelle nous sommes dits agir dans ce qui nous est Soumis. Pour comprendre cela il faut savoir qu’il y a deux actions. L’une qui est appelée action immanente, comme être chaud. L’autre qui est appelée transitoire, comme échauffer. L’action immanente n’est pas la cause effective d’une chose qui la mette en acte, mais c’est la même chose qu’être en acte. En effet, être chaud c’est la même chose qu’être dans l’acte de la chaleur, et en vertu de cette action il est dit que l’on fait quelque chose qui est formellement tel, comme la chaleur fait ou rend formellement chaud ce en quoi elle se trouve. Car être chaud se compare à la chaleur comme l’acte second au premier. Il est bon de remarquer que l’on peut prendre de trois manières l’acte second et l’acte premier. La première manière c’est que l’acte premier est une forme quelconque et l’acte second l’action transitoire qui en diffère réellement, dans le même rapport que la chaleur du feu et l’échauffement qu’elle produit; et dans ce sens être chaud n’est pas l’acte second de la chaleur. Dans le second