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Chapitre IV : Que l’entité des relatifs se tire des fondements.

Et comme l’entité des relatifs vient en quelque sorte toute des fondements, il faut donc examiner en quoi la relation peut se fonder. Il faut observer, ainsi qu’on le dit communément, que les relatifs se fondent sur trois choses, à savoir, l’action et la passion, la mesure et l’objet mesuré, et l’unité; rien néanmoins n’empêche que la relation ne puisse se fonder immédiatement sur la substance, puisque la matière selon son essence et non pas quelque chose qui lui soit ajouté se rapporte à la forme, et de même la créature au Créateur; mais communément la relation est fondée sur les trois choses que nous venons de dire. En effet, le fondement de la paternité est une action, c’est-à-dire la génération par laquelle un homme engendre un fils; et le fondement de la filiation est une passion ou une génération passive, par laquelle un être est engendré. Il en est de même du maître et du serviteur. D’autre partie double, la moitié, le triple, le quadruple, ainsi de suite sont fondés sur la mesure et sur l’objet mesuré. Il eu est de même de la relation qui existe entre le sens et le sensible, la science et son objet, laquelle est fondée sur la mesure et l’objet mesuré. En effet, l’objet de la science se rapporte à la science, ce qui est sensible au sens comme la mesure à l’objet mesuré. Dans la substance c’est sur l’unité qu’est fondée l’identité, de même que l’égalité dans la quantité, et la similitude dans la qualité, ainsi qu’il a été dit, c’est pourquoi on peut établir diverses espèces de relatifs suivant ces divers fondements. On peut aussi assigner différemment leurs espèces, sur la position, par exemple, comme le père et le maître, sur la supposition, comme le fils et le serviteur, sur l’équivalant, comme égal et semblable, etc.