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l’être, et aux relatifs réels. Car leur être cor à se rapporter à une autre chose. Il faut remarquer que pour constituer une relation deux choses sont requises, l’une comme fondement, l’autre comme terme, sans lesquelles la relation non seulement ne pourrait pas exister, mais ne pourrait pas même être conçue. Par exemple: La similitude demande deux objets blancs réels, dont l’un est fondement et l’autre terme. En effet, la ressemblance de Socrate blanc avec Platon blanc est dans la blancheur de Socrate en fondement, et comme en terme dans la blancheur de Platon. Il en est réciproquement de même de la ressemblance de Platon avec Socrate, car dans deux choses semblables il y a deux ressemblances, l’une comme le fondement de l’autre, et comme terme de l’autre, il en est ainsi réciproquement de la seconde. Or, quand je dis que la ressemblance de Socrate a sa blancheur comme fondement, il ne faut pas entendre que la ressemblance de Socrate soit en lui quelque chose de différent de la blancheur elle-même; ce n’est que la blancheur en tant qu’elle se rapporte à la blancheur de Platon comme au terme. Si, en effet, la similitude ajoutait quelque chose à la blancheur de Socrate, personne ne pourrait ressembler à un autre sans subir un changement dans sa personne; or on peut ressembler à un autre sans subir aucun changement, la chose est évidente, car si un Indien devenait blanc, il deviendrait semblable à moi, et moi à lui, sans éprouver aucun changement. En effet, la similitude n’ajoute en moi à la blancheur rien qui y soit réellement, comme on le voit évidemment.

=== Chapitre III :