Page:Opuscules de Saint Thomas d’Aquin, tome 5, 1858.djvu/181

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ainsi de suite; pour le lieu pris matériellement, sa figure change suivant ce qu’il contient. Or, toutes ces choses sont des figures qui appartiennent à la quatrième espèce de la qualité. Car la figure n’est pas une quantité, mais une qualité produite immédiatement par les espèces ci-dessus de la quantité. C’est pour cela que la figure nous fait mieux connaître la substance tant individuelle que spécifique, que tout autre accident. Or, la quantité, quoique le fondement des autres accidents, suit néanmoins la matière, et comme la matière par elle-même n'est pas une cause de cognition, mais bien la seule forme, il s’ensuit que la quantité ne nous fait pas bien connaître la substance où elle se trouve. Mais comme la figure est quelque chose de formel, et comme la forme a trait d’une manière absolue et immédiate à la quantité qui ne peut être complétée par elle-même, ainsi qu’il a été dit, ce qui n’a pas lieu pour les autres espèces de la quantité, il en résulte que la figure nous fait plus parfaitement connaître la substance, comme on le voit clairement dans les figures sculptées des hommes et des animaux; tel est ce qui concerne la figure; pour ce qui est de la forme dans le sens où elle est prise ici, elle diffère de la figure, quoiqu’elles appartiennent l’une et l’autre au même genre. Car, ainsi que nous l’avons dit, la figure suit la quantité continue ayant une position, tandis que la forme suit l’âme dans certains sacrements. En effet, il y a un caractère imprimé dans l’essence de l’âme par la réception de certains sacrements, lequel sert à distinguer ceux qui ont reçu et ceux qui n’ont pas reçu ce sacrement; ainsi la forme qui est dans la quatrième espèce de la qualité, ne pourrait pas être appelée figure, parce qu’il n’y a pas de quantité continue. Il en est néanmoins qui disent que toute figure peut être appelée forme, et que ces deux choses sont comme synonymes.